La douleur de ce qu’elle a subi au pensionnat autochtone lui revient, la paralyse de peur. Flora va faire une autre crise, elle le sait, mais cette fois-ci, son frère est là. Rémi, non, Kiwedin est là. Pour sa petite fleur, pour Wabikoni.
Il la prend dans ses bras, la rassure. Elle se débat, elle tente de le repousser, se sentant encore trahie par lui. De vieilles blessures, une rancœur perdurant. Kiwedin refuse de la lâcher. Flora, non, Wabikoni est brisée. Il est brisé. Ils le sont tous, les victimes des pensionnats autochtones.
Kiwedin a commis des erreurs. Il a brisé sa famille, sa femme, son fils, mais maintenant il est prêt à tout pour réparer les morceaux. Wabikoni, elle aussi, a commis des erreurs. La façon dont elle a traité ses deux enfants dans son état d’esprit. Toutes ces crises, toutes les « punitions » qu’elle a infligées à sa fille, le reflet des punitions au pensionnat. Toute cette douleur, cette haine, mais elle aussi peut recoller ce qui a été brisé. Wabikoni est grand-mère maintenant. Elle a un petit-fils. Elle doit penser à lui, à son bonheur. Au bonheur de ses enfants. À son bonheur. Elle y a droit.
Wabikoni, malgré le mélange d’émotions qui lui traverse l’esprit, écoute son frère. Elle ne se débat plus. Sa peur la quitte doucement, les douloureux souvenirs du passé s’estompent. Elle demande doucement à son frère de la lâcher. Pas en français, mais en langue anishnabe. Kiwedin accomplit sa demande. Sa sœur le remercie.